Faisons une trêve. Halte aux préparatifs et au projet de tour du monde à venir. Place aux souvenirs!
Retournons à mon grand périple panaméricain de 2010. En mars. Et plus précisément le 5.
J’attends patiemment à la station de bus Greyhound de San Diego en début d’après-midi. J’attends… J’attends encore…. et je continue d’attendre… Près de 2 heures si mes souvenirs sont exacts.
Alors pourquoi me morfondre aussi longtemps assis sur mon sac à dos? Pour trois raisons.
La première: pragmatique… M’étant réveillé à Los Angeles quelques heures plus tôt avec une gueule de bois mémorable, je n’avais pas forcément l’allant nécessaire pour entreprendre une visite de la ville… Et c’est un euphémisme ;.)
La seconde: pragmatique également… Il semblerait que Lafuma ait rigoureusement étudié l’ergonomie de ses sacs à dos tant mon back-pack épousait à la perfection les formes de mon arrière-train. Pourquoi donc se priver de ce petit confort??
La troisième: irrationnelle quant à elle… Depuis de longues semaines, j’étais en contact avec plusieurs couchsurfers et couchsufeuses d’Amérique latine, dans certaines villes qui allaient jalonner mon parcours. Parmi elles, Astrid. Jolie brune mexicaine habitant Tijuana, en Basse Californie, dans l’extrême Nord Ouest du pays. Le hasard faisant bien les choses, cette dernière venait de sillonner l’Europe en “back-pack” et avait séjourné près de 3 mois dans le Sud-Ouest de la France lui permettant ainsi de s’exprimer de manière plus qu’honorable dans la langue de Molière.
Nous entretenions d’ailleurs depuis le mois de décembre des échanges Facebook réguliers portant sur des sujets aussi divers que variés. Il me tardait donc de connaître en chair et en os cette fameuse Astrid! Alors oui, elle s’est fait désirer cette Astrid… mais après tout, l’attente en valait sans doute la chandelle…
2 heures après mon arrivée, la voilà qui débarque enfin. Toute saucissonnée dans sa blouse de médecin d’un blanc éclatant. (Pour celles et ceux ne saisissant pas le terme “saucissonnée”, référez-vous au paragraphe traitant du récent voyage européen d’Astrid… Vous comprendrez qu’entre la Astrid pré (celle affichée sur CouchSurfing) et post-France (celle rencontrée en chair et en os), 3 mois de fromages, pâtés, magrets de canard et pains de campagne les séparent… Ce qui nous donne, une fois convertit dans le système métrique… une bonne dizaine de kilos!!
Bref, elle s’excuse, gênée, du retard et m’explique qu’elle a été retenue à la fac de médecine et que la traversée de la frontière s’est éternisée deux bonnes heures. Je lui réponds qu’elle n’a pas à s’inquiéter. Que tout va bien.
Je la sens rassurée. Apaisée presque. Et là, soudain, elle me décoche un sourire. Ce genre de sourire contagieux, empreint de joie sincère et de caractère. Ce genre de sourire qui me rappelle que les conversions au système métrique perdent soudainement toute importance. Ce genre de sourire qui invite au partage. Un sourire simple. Un sourire heureux.
Me voilà tout guilleret, littéralement conquis par ce sourire enchanteur. Malheureusement la gueule de bois ne demeure jamais bien loin… et alors qu’Astrid avait prévu un petit pic-nic sur la plage de Coronado, à San Diego… là voilà qui resurgit! C’en est trop! Impossible de séduire mon saucisson préféré dans ces conditions. Nous décidons de rentrer. Stop au K-Mart de San Ysidro pour acheter la nourriture des chiens (40% moins cher aux US qu’au Mexique) et nous traversons à Tijuana, direction la maison familiale Palacios Aguilar.
Mon état ne me permettant pas d’élaborer de longs discours (ni la moindre bribe par ailleurs), j’abrège le dîner prétextant une petite gastro et monte me coucher.
Nous sommes le 6 mars 2010. Je fais la connaissance en bonne et due forme de la famille d’Astrid. Et plus tard ce jour-là, nous échangerons notre premier bisou sur un banc du parc El Lago… Ce même banc sur lequel, deux ans et demi plus tard, le 28 octobre 2012 pour être exact, j’allais la demander en mariage…
Et le 2 août 2014, nous débutions, ensemble et avec un enthousiasme non dissimulé, ce que le philosophe danois Kierkegaard qualifie de “voyage de découverte le plus important que l’homme puisse entreprendre”: Le mariage…!
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Quelle belle histoire!!!Grande sensible que je suis, j'en ai les larmes aux yeux!!!Tu vas réaliser notre rêve de tour de monde que j'espère nous pourrons réaliser en famille....Ca ne sera certainement pas tout de suite mais je vivrais d'abord cela à travers tes écrits. Nous espérons vous voir à Paris quand même depuis le temps!!!des bises
ce sera avec grand plaisir Blandine!!! un gros bisou à toute la petite famille et à très vite!!!